vendredi 14 avril 2017

Les Dragons Stochastiques : la Décharge du Paradis.

Lien vers la partie précédente : Le Panda sans Adjectif.

La Décharge du Paradis

Les résidents de cette communauté sont pratiquement en permanence sous l’effet de drogues psychédéliques et se nourrissent d'insectes qui pullulent à la surface du lac proche.

Les chefs de La Décharge attendent les héros. Il s'agit d'un homme et d'une femme assez jeunes, Caïn, un genre de geek gothique old-school, maigre aux dents couvertes de tartre, et Déborah, une très belle femme, qui porte un masque semblant fait de diamant. Ils les accueillent dans la salle en ruine abritant le Tokomak, reste du projet ITER.

Caïn et Déborah (qui se font appeler les Seigneurs de l'Abyme) ont fait prisonnier Josselin lorsqu’ils ont compris l'intérêt de son invention. Jusqu'à présent il a refusé de créer un prototype, leur promettant qu'il arrivera en même temps qu'Aurore et Hugo. Et c'est le cas : la contremarque utilisée dans les postes, qu'Hugo transportait pendant tout ce temps dans son sac et qu'il avait pensé être un gros livre, était en fait le Générateur à fusion froide.

Les Seigneurs de l’Abymes semblent déçus par la taille du Générateur, trop grande à leurs yeux, alors que c'est une simple éprouvette contenant de l'eau et du graphite pulvérisé, dans laquelle plongent six tiges de métal reliés à un microprocesseur.

Malgré leur arrogance, ils savent qu’ils n'ont pas l'expertise suffisante pour tester le Générateur et être sûr que ce n'est pas une supercherie. Ils demandent donc à Hugo de jouer son protocole de test comme il aurait dû le faire initialement.

Celui-ci refuse : il n'a pas l'intention de livrer le Générateur à des fous dont il ne connaît pas les intentions.

Sarah menace de tuer Aurore, mais Caïn dit que c'est une méthode vulgaire, et de surcroît si elle le fait la haine d’Hugo la poursuivra jusqu'au-delà de la mort.

Caïn explique que si le Générateur n'est pas une supercherie, elle finira tôt ou tard par se répandre. Tout ce qu'ils veulent, c'est simplement être les premiers à l'utiliser.

Hugo refuse toujours : il sent bien que les résidents de la Décharge, un ramassis de psychopathes drogués, en feront un mauvais usage. Caïn dit que ce n'est pas grave, et qu'ils ont tous leurs temps.

Hugo et Aurore sont enfermés avec Josselin, discutent de ses motivations : il se considère comme un patriote, et voulait donner le Générateur à la France. Mais ses nombreux appels étaient restés lettres mortes, et c'est pourquoi il avait conçu ce plan alambiqué : prétendre diffuser cette invention à un groupe de travail d'une communauté, en leur disant de rester discret. Or, la transparence est une des vertus cardinales de la Fédération, et rien n'attire plus l'attention des RG qu'un secret de leur part. Josselin n'a jamais eu l'intention de donner le Générateur au peuple. Une fois prisonnier des Seigneurs de l'Abymes, il s'est fait une raison : si les résidents de la Décharges l'utilisent (certainement pour en faire des armes), l'armée française interviendra peut-être, confisquera le Générateur (après avoir eu la preuve qu'il fonctionne), et mettra les Seigneur de l'Abyme hors d'état de nuire.

Hugo, toujours sceptique au sujet de l'invention, pense que c'est un plan risqué. Josselin n'en voit malheureusement pas d'autres.

Le lendemain, les Seigneurs de l'Abyme révèlent qu'ils ont déchiffrés le journal intime d'Aurore, qu'elle avait dans son sac, où elle écrit tous ses rêves, ses désirs et ses espoirs. Ils la menacent d'en révéler le contenu si elle n'arrive pas à convaincre Hugo de procéder au test.

Aurore refuse tout d'abord, avant que Déborah ne donne un exemple tiré son journal : depuis le début, les pilules antidouleurs qu'elle fournit à Hugo ne sont qu'un placebo. Aurore se sent couverte de honte, mais Hugo hurle de rire en entendant cela. Elle tente de se justifier en disant que ce n'était pas un placebo, puisque les pilules ne contenaient peut-être pas de produits issus des dernières avancées médicales, mais des huiles essentielles et de l'homéopathie. Hugo lui dit que ce n'est pas grave. Sarah, parcourant les pages décodées du journal, menace de révéler des choses encore plus gênantes. Hugo accepte alors de procéder au test, en faisant attention à la moindre fraude.

Josselin explique que le Générateur permet la fusion du carbone, à condition de sélectionner avec soin les fréquences, qu'il a découvert presque par hasard. Les six générateurs sont reliés à un clavier numérique et un lecteur d'empreinte digitale, qu'il utiliser pour faire démarrer le Générateur.

Hugo peut commencer le test : après avoir coupé le courant électrique qui amorçait la fusion, le Générateur produit assez de courant pour alimenter un four électrique. Hugo l'utilise pour faire fondre un morceau de métal, puis deux, puis trois... jusqu'à la tombée de la nuit. Il doit se rendre à l'évidence : cette machine n'est pas une supercherie.

Hugo prend conscience qu'il n'a jamais sérieusement réfléchit aux conséquences de cette invention, parce qu'il n'y croyait pas. Une énergie presque infinie, et presque gratuite, ressemblerait au pétrole bon marché d'avant la Crise. Donc, le retour du consumérisme, des disparités gigantesques entre les hommes, d'une vie en quelque sorte vide. Il arrive à la conclusion qu'il faut détruire cette invention et tuer Josselin.

La nuit, Hugo réveille Aurore, lui fait part de ses conclusions.

Aurore, sorti d'un rêve durant lequel elle combattait un dragon de feu, le convainc de ne rien en faire : après tout, si tout le monde dispose de cette énergie, quelle serait l'intérêt de se faire la guerre ? Même si elle n'en est pas complètement convaincue, elle pense que cela augmentera la liberté de l'être humain, et qu'il ne retombera pas dans les travers et les errances d'avant la Crise.

Elle va même jusqu'à appuyer ses dires : les résidents de l'Escargot, la communauté agraire, n'utilisera pas le Générateur pour faire de l'agriculture intensive puisque ce qui les intéressent, c'est aussi de faire vivre les sols. Ceux de l'Eléphant non plus, puisqu'ils ont des idées bien arrêtées sur le cycle qu'ils ont développé. Ceux du Scarabée sur la Fontaine créeront peut-être des méthodes d'immortalité moins chères si ça leur chante, mais les gens seront toujours aussi peu nombreux à l'acheter. Ce qui intéresse l'Axolotl, ce sont les manipulations génétiques, et ils n'ont pas besoins d'énergie pour cela. Les nomades de l'Hippocampe ? Si les Générateurs se généralisent, ils vendront d'autant plus cher le cuivre. Urbex 31 pourront peut-être bénéficier de détecteurs plus élaborés, mais ne s'arrêteront pas d'explorer les vestiges du passé, etc.

Pour appuyer ses dires, elle est prête à abandonner son Ethos nouvellement trouvé au profit d'un autre : enjoindre les hommes à utiliser le Générateur avec modération, par exemple en n'utilisant comme source de carbone que du charbon de bois (qui a donc été touché par le soleil), et non celui qui est resté trop longtemps dans la terre, et qui s'est chargé d'une énergie noire.

Hugo est convaincu sur le principe, mais cette discussion est stérile : ceux qui veulent l'utiliser en premier (et qui auront donc un avantage) sont une bande de psychopathes. De plus, ils ne peuvent sortir de la Décharge, et ils peuvent se faire tuer à tout moment.

Donc, il faut tout de même tuer l'inventeur... ou alors, trouver un moyen de sortir de la Décharge, et convaincre Josselin de leur donner les plans du Générateur.

Hugo demande à Aurore ce qu'elle propose pour sortir de la Décharge. Elle se souvient qu'elle possède encore le numéro de téléphone que lui a donné l'agent des RG dans l'Eléphant, mais toute communication avec l'extérieur de la Décharge est impossible. Hugo trouve pourtant une solution : utiliser le Générateur pour envoyer un signal de détresse.

Le lendemain, Hugo dit à Josselin qu'il connaît un moyen de sortir de La Décharge, s'il lui promet de lui donner les plans du Générateur.

Josselin refuse. Il a toujours considéré que le mieux à faire était de donner le Générateur à la France, qui l'exploiterait dans des conteneurs scellés, inviolables - ce qui ne tiendra pas longtemps, et alors d'autres nations, certaines plus dictatoriales que la France, l'utiliseront à mauvais escient.

Tandis que si ce sont les communautés qui diffusent cette invention (la moitié de la France, quand même), cela ne fera qu'augmenter la liberté de tout le monde, et Josselin peut comprendre cela.

Josselin hésite. Il accepte, lui promet de lui donner les plans une fois qu'ils seront sortis.

Hugo révèle alors son plan : il veut utiliser le Générateur pour envoyer un signal de détresse. Ainsi, la puissance du signal, à cette époque où les ondes radios similaires à celles des anciens téléphones portables sont interdites pour des raisons environnementales et de santé, sera de facto une preuve de la réalité de l'invention.

Le plan est mis à exécution le lendemain sous prétexte de faire encore quelques tests, en utilisant du charbon de bois et non du graphite.

Pendant ce temps les Seigneurs de l'Abyme mettent des connecteurs sur l'invention pour connaître les fréquences nécessaires. Il devient évident qu'ils tueront Josselin et les héros une fois qu'ils auront cette information.

Au lieu d'utiliser un four, ils procèdent à une autre expérience : faire chauffer l'eau qui se trouve dans le Tokomak (il a été transformé en réservoir). Le Générateur transforme donc ce dernier en antenne géante, qu'ils utilisent pour envoyer (en code morse) le numéro de téléphone de l’agent des RG rencontrés à l’Elephant et un plan sommaire du Générateur, sur une fréquence réservée de l'armée.

Au bout d'un moment un des hommes de main signale qu'un drone survole la Décharge du Paradis, ce qui est rare. Caïn comprends alors qu'ils ont signalés leur position, demande à Josselin s'il pensait qu'un plan pareil avait la moindre chance d'aboutir.

Caïn et Sarah se préparent à s'enfuir avec Josselin, ordonnent à leur homme de main de se débarrasser de Aurore et Hugo.

Hugo essaie de convaincre l'homme de main de partir comme ses patrons, parce que dans un moment cet endroit va grouiller de militaires. Il ne se laisse pas convaincre.

Sur le toit du Tokomak, les héros sont prêts à être exécuté. Hugo a une dernière volonté : mourir avec son masque sur le visage, d'une balle dans le coeur, et non dans la nuque. L'homme accepte, tire dans le torse d’Hugo. Aurore comprend qu'il s'agit d'une ruse de sa part, puisqu'il a encore son corset orthopédique, mais il n'y a aucune chance que ce dernier arrête les balles, et elle le voit s'écrouler, mort, à côté d'elle.

L'homme de main s'avance ensuite vers elle, pose le canon de son arme sur sa nuque, tandis qu'elle voit une boule orange chuter du drone. Pensant sans regret à tout ce qu'elle a vécu, elle perd conscience.

Elle se réveille quelques instants plus tard, le visage d’Hugo au-dessus d'elle. Ce dernier lui explique ce qui s'est passé : la boule orange envoyée par le drone était une bombe neurodisruptive provoquant l'évanouissement de toutes les personnes exposées - sauf Hugo, que son masque a protégé.

Techniquement, elle est morte pendant deux secondes. Leur geôlier n'est plus sur le toit du Tokomak. Hugo affirme qu'il est tombé.

L'explosion a provoqué un incendie dans les forêts environnantes.

Pour défaire leurs liens, Hugo utilise le pendentif que Marc a offert à Aurore. Une fois libéré ils voient, au loin, les Seigneurs de l'Abyme sur le point de s'enfuir dans une jeep.

Les héros échappent à l'incendie en se cachant dans le lac à proximité, mais des véhicules de l'armée les retrouvent.

Les héros prétendent qu'ils ne font que passer, disent qu'ils ont vu sortir de la Décharge du Paradis un homme et une femme, au bord d'une jeep. L'agent des RG de l'Eléphant les voit, dit que ce n'est pas ceux qu'ils cherchent. Ils sont tous de même interrogés. Quelqu'un arrive alors pour dire à l'interrogateur qu'un drone d'observation a vu une jeep avec un homme et une femme.

Une fois relâchés et sachant que les militaires se rendront vite compte de leur erreurs et placeront des barrages sur toutes les routes, ils récapitulent la situation : les Seigneurs de l'Abyme ont disparus avec Josselin. L'armée française est à leur trousse, et ils sont hors course, n'ayant rien récolté.

Certes, il leur reste les plans de l'invention, assez détaillé puisqu’Hugo l'a examiné sous toutes les coutures, mais pas les gammes de fréquences utilisées, et Josselin n'a pas eu le temps de les leurs confier.

Aurore se souvient alors que Josselin a sous-entendu qu'ils avaient déjà cette information, que tout ce qu'ils ont besoin se trouve dans les enregistrements des visioconférences avec Hélène. "Vous l'avez vu, nue comme la vérité, mais vous n'avez pas su voir".

Hugo pensait à un message chiffré dont Josselin n'aurait pas eu le temps de lui donner la clé. Aurore suggère que c'était peut-être un dessin... Dans une illumination, ils comprennent soudain : Aurore lui avait dit que le triskel tatoué sur le coeur de Josselin paraissait bizarre. Un triskel - trois spirales, entremêlées, entouré de trois cercles. Comme les générateurs d'ondes électromagnétiques, dans le Générateur.

Les entrelacs correspondent donc aux harmoniques de fréquences produites par chacun des générateurs.

Sachant que soit les Seigneurs de l'Abymes utiliseront cette invention, soit elle sera nationalisée et contrôlée par l'état, ils décident de la diffuser au plus vite, et la Fédération est la plus apte à cela.

Hélène est la plus à même de réaliser un prototype à partir de ce qu'ils ont découvert, mais il est douteux qu'ils réussissent à revenir sur Paris par le train ou les routes sans se faire arrêter.

Cependant, il y a à proximité de la Décharge une communauté nommée Le renard suivant des yeux la nuée d'oiseaux sauvages s'envolant du désert, ayant investi un ancien aérodrome. Au lieu d'avions, (illégaux et dangereux depuis que les hautes couches de l'atmosphère sont saturée en plutonium issus d'incidents nucléaires), ils utilisent des parapentes ultralégers alimentés à alcool.

Suite : Le Retour.

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